les inondations à dakar:une perturbation de la quiétudes des habitants

26 septembre 2014

les inondations à dakar:une perturbation de la quiétudes des habitants

inondat

L’hivernage se prépare. Toute la banlieue dakaroise est sous l’émoi. Les populations sont anxieuses, inquiètes et surtout stupéfiées par le phénomène d’inondation qui hante leur sommeil. Depuis 2005, ces populations de la banlieue qui vivent dans des taudis sont en effet traumatisées par les inondations. L’hivernage est source de cauchemar elles.
Ces populations habitent dans des quartiers caractérisés par un manque d’assainissement, une occupation anarchique de l’espace et une insalubrité ambiante meublant le décor. C’est ainsi que, dans cette atmosphère, les inondations sont venues bouleverser la tranquillité des populations durant l’hivernage. Ces inondations engendrent, dans la plupart des cas, une dislocation des familles.. A cela s’ajoute de réels bouleversements découlant des incontournables problèmes de relogement.
Une pauvreté ambiante
A ce phénomène naturel d’inondation qui finit de mettre à genou la stabilité des populations s’ajoute la situation désastreuse de ces milliers de familles vivant dans une pauvreté alarmante. En effet, la précarité des habitats et surtout les multiples problèmes de survies constituent ainsi la préoccupation centrale empêchant les populations de ces milieux de s’épanouir convenablement. Les inondations sont devenues un facteur bloquant au développement harmonieux dans la banlieue parce qu’elles occasionnent des pertes économiques énormes, dégradent notre environnement, créent des crises sociales sans précédent.
Ballotées de gauche à droite les familles guettent partout des quartiers non inondables qui peuvent leur alléger, en partie, cette vie cauchemardesque. Certaines vont même jusqu’à déménager vers l’intérieur du pays auprès d’autres parents souvent asphyxiés par des problèmes économiques. D’autres préfèrent diguer ou surélever le niveau du sol des maisons afin de réduire les dégâts au prochain hivernage. Les populations ne restent pas inactives pour trouver, réduire voire éradiquer le phénomène d’inondation. Le remblai des maisons s’effectue en effet sur la base des gravats achetés après la destruction des bâtiments vétustes. Dans certaines zones de la banlieue, la surélévation des maisons se fait par la construction des étages. On constate ainsi des maisons abandonnées et enterrées sous des remblais à base de déchets, de sables et de gravats. Des toits sont surélevés, des ouvertures bouchées pour empêcher l’eau d’entrer dans les maisons. Des murs en ciment ont été édifiés et des sacs de sable mis sur place pour barrer la route à l’eau.
Malgré toute cette activité de bricolage par ci et de bricolage, rien n’y fit. Et pourtant les populations sont également assistées par les autorités étatiques. Le lancement depuis quelques mois de grands travaux d’assainissement et de curages des canaux constitue une phase préventive à d’éventuelles inondations. A cela s’ajoutent des programmes de recasement des populations des zones inondées afin d’apporter une réponse pertinente et pérenne face à la lancinante problématique du logement. De nouvelles cités répondant aux exigences d’aménagements et d’assainissements sont ainsi érigées. Des canalisations sont en train d’être aménagées dans des quartiers de la banlieue afin de soulager la peine des habitants.
Les sites de relogement
Parmi les solutions à ce phénomène qui, de par sa nature et son impact, est un blocage à tout effort de développement durable, est le relogement des populations dans de nouvelles cités. Ces dernières constituent en réalité une illusion, un véritable leurre pour les populations car présentant d’autres difficultés qui freinent l’épanouissement des habitants. Dans ces cités aménagées pour ces circonstances, on note en effet un manque criard d’infrastructures d’accompagnement. L’accès dans ces zones par des voies de communication représente la principale difficulté. Le déplacement s’effectue ainsi par des charrettes ou par des « clandos » taxis brousses avec des prix souvent exorbitants sur des pistes caillouteuses. A cela s’ajoute le manque d’eau potable. Ce qui constitue un vrai fardeau pour les populations qui consomment directement, à l’aide de pompes manuelles, l’eau de la nappe souterraine, sans aucun traitement au préalable.. Ainsi, les maux de ventres et les diarrhées d’origine hydrique constituent dans ces zones des pathologies endémiques, surtout chez les enfants. Les infrastructures sanitaires constituent un luxe pour ces populations qui, pour se soigner, doivent faire souvent plusieurs kilomètres, et parfois à pied. Dans ce tableau sombre, ce sont les femmes enceintes et les enfants qui ressentent plus le problème, ce qui entraine accroit considérablement la mortalité maternelle et infantile dans ces zones, notamment celle néonatale. Dans ces cités, ce sont des abris provisoires sur des tentes ou des bâches qui font office d’écoles. Ce qui constitue un danger permanent pour les enfants. Une telle situation ne saurait manquer d’impacter négativement les résultats scolaires des enfants.
A ces difficultés s’ajoute le manque d’activités rémunératrices qui auraient pu permettre à ces populations de subvenir à leurs besoins. Elles s’adonnent, en effet, au maraichage ou à l’activité de manœuvre afin de pouvoir assurer la dépense quotidienne. L’insécurité représente également un souci primordial pour ces populations. L’absence de Poste de Police et de Caserne de Sapeurs Pompiers constitue un handicap majeur. Pensant terminer le calvaire d’inondation vécu de longues années, les populations sont déplacées dans des zones dénudées de toutes infrastructures d’accompagnement. Tous les problèmes rencontrés par les populations dans ces nouvelles zones de recasement sont loin d’être exhaustifs.
Pendant ce temps là, l’inquiétude des populations est encore présente. Les grands travaux lancés, à cet effet, depuis des mois ne sont pas encore achevés. Les canaux à ciel ouvert et les bassins de rétention non protégés présentent des risques certains pour des habitants riverains. Face à ces dangers immédiats, les populations s’en remettent au ciel qu’elles scrutent quotidiennement tout en priant qu’il n’ouvre pas encore ses vannes. Ainsi, elles sont arrivées à souhaiter que l’hivernage en cours ne soit pas aussi pluvieux que les ceux des années précédentes.

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Commentaires

mokhtarniang
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Excellent article mon cher frère! C'est bon pour un début! Dites vous seulement que le meilleur est à venir!!!

Ousmane Wade
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Merci beaucoup mon cher Mokhtar.C'est vraiment encourageant de ta part!