Achoura ou tamkharit au sénégal: la face cachée du « tadiabone »

4 novembre 2014

Achoura ou tamkharit au sénégal: la face cachée du « tadiabone »

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C’est un évènement religieux célébré par la communauté musulmane, l’Achoura ou tamkharit pour les Sénégalais est fêtée dans la nuit du 9ème au 10ème jour du premier mois de l’année musulmane. La célébration de la tamkharit se fait en effet par des prières et des réjouissances à travers des actes religieux qui marquent le début de l’année musulmane. Cet évènement cache ainsi des aspects purement traditionnels et typiquement Sénégalais: le « Tiéré » ou couscous et le « Tadiabone ».

La tamkharit est aussi appelée la fête du « tiéré » ou couscous au Sénégal. Toutes les familles musulmanes s’activent en effet sur les préparations du plat traditionnel. Elles égorgent des bœufs tôt le matin ou la veille et font le partage dans chaque quartier. Chaque famille doit ainsi verser une somme pour l’achat des bœufs. Des femmes en fil indien se forment devant le moulin pour transformer le mil en farine pour les besoins du couscous comme repas du soir. Ce traditionnel plat est accompagné d’une sauce de pate d’arachide ou de tomate avec de différents légumes. Certaines familles vont ensuite partager une part de leur « tiéré » avec des proches.

Cependant après la dégustation du traditionnel «tiéré », les sénégalais en particulier les enfants et certains adultes se retrouvent dans les rues pour faire le « tadiabone ». C’est une sorte de carnaval pour enfants, cette manifestation est une pratique purement sénégalaise qui se perpétue de génération en génération. Auparavant c’était les talibés qui avaient la tradition de faire cette coutume. Ils faisaient de porte en porte pour sermonner ainsi les fideles musulmans sur les prières et des bienfaits de cette nuit. Les talibés recevaient cependant en retour du riz ou de l’argent en guise d’aumône.

Les années passent et d’autres viennent, la tradition se transmet de génération en génération avec des modifications et des changements. Le « tadiabone »est aujourd’hui perpétré par toute la population sénégalaise. En effet les garçons s’habillent en tenue de fille et les filles en garçon avec des maquillages pour se farder le visage. Alors enfants et adolescents courent ainsi dans les rues avec des tambours et des tams-tams, en chantant allant de maison en maison, pour demander du riz ou de l’argent. Le « tadiabone » prend un autre aspect folklorique et perd petit à petit son sens religieux, éducatif ou étymologique. C’est une véritable loi de la jungle qui s’y déroule, les groupes les plus forts pillent et dépouillent les moins faibles. On remarque également à cet effet des cas de vols et des enfants égarés et qui ont du mal à retrouver leur chemin. A cela s’ajoute des malfaiteurs tapis dans l’ombre qui profitent de ces situations propices pour commettre leurs forfaits. Des viols et des agressions sont ainsi notés. La manifestation dure toute la nuit. C’est dans ces prestations de danses et les rigolades, mélangés de cocktail de confusion que les Sénégalais s’amusent comme des fous lors du « tadiabone ».

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